Mamy Ravatomanga en état d’arrestation à l’île Maurice

Le puissant homme d’affaires, Mamy Ravatomanga, pilier du pouvoir déchu, tombe sous les coups de la justice mauricienne. La décision de la Financial Crimes Commission (FCC) est tombée vendredi après-midi. Soupçons de blanchiment, détournements massifs, avoirs gelés, en tout 7,3 milliards de roupies mauriciennes, soit environ 163 millions de dollars, sont bloqués sur les comptes de l’homme d’affaires, de son épouse et de leurs sociétés offshores.
Mamy Ravatomanga a été notifié de cette arrestation alors qu’il séjourne dans une clinique privée mauricienne depuis plusieurs jours. Ravatomanga voit ses dénégations accueillies avec scepticisme. Certains y voient une manœuvre pour échapper à la justice. Une charge provisoire a été déposée sous les sections 36 et 38 du FCC Act, portant sur des transferts financiers suspects entre Madagascar, Maurice et Dubaï, à travers un réseau d’entreprises opaques et imbriquées.
Un Criminal Attachment Order, daté du 22 octobre, autorise des perquisitions et saisies au domicile de ses proches, notamment chez son fils, un employé et son épouse, Ramy Rakotoniary. Cette dernière a entendue par la FCC puis libérée sous condition, avec interdiction de quitter le territoire.
Dans la nuit du 12 octobre, un jet privé Cessna 5R-HMR, propriété de Trans Ocean Airways, filiale du groupe Sodiat, décolle de l’aéroport d’Ivato sans autorisation ni plan de vol. À bord se trouvent Mamy Ravatomanga, son épouse, leurs enfants, ainsi que Christian Ntsay, ancien Premier ministre, et sa conjointe. L’appareil, après un refus d’escale à La Réunion, atterrit à Sir Seewoosagur Ramgoolam. L’alerte est donnée dès le lendemain. Une enquête s’ouvre, nourrie par les plaintes d’expatriés malgaches et la découverte de transferts de plusieurs millions d’euros.
Le 20 octobre, les autorités malgaches ont sollicité Interpol pour l’émission d’une notice rouge et délivré un mandat d’arrêt international pour blanchiment d’argent, en lien avec le scandale des avions Boeing 777 destinés à l’Iran. Désigné comme le « cerveau » du montage par plusieurs suspects, il est désormais dans le viseur du FBI.
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